dimanche 20 mai 2012

11.


Ayé c'est officiel, je me relance dans les recherches d'appartement. Parce que j'en ai marre de ne pas avoir mon chez moi, parce que je ne veux plus faire dépendre mes week end de ma coloc qui se barre une semaine comme ça et qui me laisse son chat sur les bras, parce que je veux mon petit chat à moi et pas le sien, parce que je veux ramener qui je veux chez moi et faire autant de bruit que je veux ... Bref, je suis enfin prête à vivre seule. Il m'aura fallu presque un an avant d'accepter que je puisse vivre seule, presque une année où j'ai pu m'amuser, en profiter, le regretter, lui dire, m'en vouloir, et continuer à le chérir au fond de moi, mais surtout accepter de le laisser partir. Et maintenant je me concentre sur moi et je veux mon appartement que je pourrais décorer comme je voudrais.

Alors bien sûr, chercher un appartement à Paris ça fait pas rêver. Loin de là. Depuis 6 ans que je suis là, j'oublie à chaque fois comment c'est juste la merde... Gagnez 3 fois le loyer en net, ouais donc soyez au moins cadre si vous voulez quelque chose de décent, fournissez limite jusqu'à votre groupe sanguin et un extrait de votre casier judiciaire, ayez un garant qui fournira les mêmes documents que vous ... Ouais et si jamais j'avais plus mes parents (putain je le souhaite pas mais quand même ...)  je ferais comment ? Enfin pour le moment le plus angoissant pour moi c'est trouver un appart où je me sentirais chez moi, et surtout, surtout payer la caution ... Parce que oui, moi je suis en interdit bancaire, donc il faut que je trouve quelqu'un qui me fera assez confiance pour m'avancer la caution que je lui rembourserais ... Bref je m'angoisse un peu de passer à côté de quelque chose à cause de ça ... Parce que le locapass je l'ai dans le baba tant que je suis en interdit bancaire ... Comme dirait George, monde de merde ...

Enfin voilà mon nouveau challenge de ces temps ci, me trouver un appartement rapidement pour enfin partir d'ici et continuer ma nouvelle vie et ma reconstruction ... Croisez les doigts pour moi !

lundi 7 mai 2012

10.


Quand il s'agit du foot, je ne suis pas française. Je laisse mes origines parler et je suis purement espagnole. Mais parfois dans l'année, je me sens profondément française.

Hier soir j'ai vécu une chose que je ne pensais même plus vivre un jour. Quand mes parents m'avaient parlé de 1981, j'étais pas née encore. Quand ils m'avaient parlé de 1981, de la liesse des gens dans la rue, des roses rouges partout, de leur joie d'avoir participé à ça j'étais jalouse. Moi la première fois que j'ai voté pour des élections présidentielles, j'ai vécu le Front National qui passait au 2nd tour comme ça, sans sommation, sans prévenir. J'ai vécu l'obligation, la mort dans l'âme de voter pour un parti qui n'était pas le mien. Pour la suivante élection, j'ai voté plus par principe que par conviction pour la candidate de mon parti. Elle me faisait honte, elle me faisait avoir honte d'être une femme moi aussi, honte de relayer ce en quoi je croyais et d'en faire ce qu'elle a fait. Sûrement croyait-elle en ce qu'elle disait, mais à cause d'elle on a hérité de 5 ans de galères. 5 ans à ruminer. 5 ans à se dire que j'avais mal à la France.

Bien entendu, mon parti n'est pas blanc. Loin s'en faut. On se rappelle tous de cette personne pour qui on aurait pu voter. Cette personne rattrapée il y a un an dans un avion. Saura-t-on jamais le fin mot de l'histoire ? Je me rappelle de cette soirée là, de comment je l'avais appris. Au delà du scandale politique, cela reste l'un des meilleurs derniers souvenirs que j'ai avec Lui. A ce moment là nous étions 3 sans le savoir. Je ne veux pas y revenir. Je le revois juste arriver, titubant à l'entrée de notre chambre et me murmurer "Bébé, y'a DSK en prison, il a violé une femme." Et puis les semaines et les mois qui ont suivi. Où on remet tout en cause. Où on se demande si réellement on a fait les bons choix depuis toujours.

Et puis les choses ont changé. J'ai vécu cette campagne intensément. J'étais fière de voir qui allait nous représenter. J'ai été sceptique comme beaucoup, mais j'ai été derrière jusqu'au bout, et hier quand j'ai mis mon papier dans l'urne, j'étais contente. Et hier soir quand j'ai vu les résultats je n'ai pas pu m'empêcher de verser ma larme. De bonheur, de joie, de fierté.

Hier soir, je me suis réconciliée avec la France. Hier soir je n'avais plus mal à mon pays. Hier soir il m'a rempli de joie et de fierté. Je n'étais pas physiquement Place de la Bastille, mais mon y était et mon coeur était à la fête. Hier soir, c'était tout juste comme je l'avais imaginé, en mieux ... Maintenant, il a tout à faire. On l'a hissé là, j'espère qu'il ne nous décevra pas ...