lundi 26 mars 2012

6.


J'ai cru que le week end allait m'aider à panser mes blessures. J'ai cru qu'encore une fois ce ne serait qu'une passade, un rien dans ma vie et que mon coeur en avait connu de tellement plus dures que cette épreuve là serait vraiment facile à gérer. Je suis encore dans ce fou total qui me ronge, qui m’empêche d'apprécier le soleil qui brille sur Paris autant que je le voudrais ... J'ai passé l'hiver à me languir de cette douce chaleur qui me manquait tant et la voilà. Et pourtant je ne suis pas entièrement satisfaite. Moi qui ai toujours eu peur de l'hiver, je viens de passer celui ci brillamment, entourée, choyée mais je commence à trembler à l'idée de voir l'été arriver ... Peut-être qu'un jour je cesserais d'être une énigme ambulante pour moi...

Je ne sais pas à quel moment j'ai basculé dans la déprime sévère, mais s'effondrer dans son bar préféré avec ses amis et se mettre à pleurer sans trop savoir pourquoi ça m'a déstabilisée. Moi qui me targue d'être forte, que plus rien ne me touche ni ne m'atteint, voilà que tout à coup je reperds pied. Alors oui bien sur je suis contente de pouvoir être humaine à nouveau et pouvoir m'attacher à une personne. Et quand je dis que je me sens humaine, je ne plaisante ni n'exagère. Durant les 6 derniers mois, j'ai été un robot, je n'éprouvais rien, comme si mon coeur était totalement broyé et qu'il serait impossible d'en faire quoique ce soit. Et voilà qu'Il est arrivé. Je ne veux pas revenir sur le sujet ou sur lui, parce que j'ai tout dit. Mais être sans nouvelles ça fait mal. Surtout quand on sait que la dernière conversation qu'on a eue j'étais bourrée et n'en ai aucun souvenir ... Les lendemains de cuite sont violents quand on nous laisse nos téléphones. Surtout le mien ! Cette histoire ressemble à des millions d'autres histoires. Sauf que celle là c'est la mienne, c'est la première que je vis depuis des mois. Je sais que je devrais couper les ponts. Alors j'ai effacé son numéro de portable. Un jour peut être, la semaine prochaine ou celle d'après, je l'enlèverais de Facebook.

J'ai envie de me lever et de hurler au monde que la vie c'est nul, alors que je sais que c'est faux. J'aimerais arrêter de faire ma crise d'ado maintenant et enfin profiter de mes 28 ans. Je sais qu'au fond de moi je pourrais vaincre tout ça un jour, mais pour le moment je n'y arrive pas, je souffre atrocement, je me mets à pleurer dans des lieux et occasions tout à fait incongrus et je suis là sans vraiment trop savoir ce que je vais faire, ce que je dois penser ... J'ai vécu de belles histoires dans ma vie, et surement d'autres sont à venir, mais là pour le moment présent, une seule me donne envie, une seule personne hante ma tête et mes pensées. Je sais très bien que s'il quittait sa nana et allait avec moi on partirait sur des bases de merde, et pourtant ... Comme je le dis, il a été le mec de trop. Il a été celui qui a été le plus honnête avec moi, j'ai une meuf, no feelings involved et pourtant il est celui qui me fait le plus mal et qui me manque physiquement le plus ...

Le pire, ou le plus beau dans tout ça, c'est qu'en dehors de ma non vie amoureuse, je m'épanouis totalement .. J'ai des vrais amis adorables et là pour moi, j'ai un boulot que j'aime vraiment bien, le printemps revient et les oiseaux chantent et je vais pas tarder à me mettre en recherche d'un appart avec une amie et une copine à elle pour monter une coloc à 3 ... Si j'étais un peu honnête et moins de mauvaise foi je serais en train de chanter la vie. Et si j'étais plus superficielle et moins obsédée par le fait que j'aimerais tomber amoureuse, je serais en train de vomir le carambar que je viens de manger pour être bonne pour ce printemps et m'acheter toutes ces si jolies fringues qui m'ont fait craquer. A la place, je préfère me morfondre ... Je sais pas pourquoi je fais ça. Vraiment pas. J'ai appelé ma psy, elle m'a dit que j'avais peur d'aller mieux et qu'une part narcissique en moi avait peur qu'on ne s'occupe plus de moi si jamais j'allais mieux. Pas dénué de sens. Après tout, je la paie pour qu'elle me dise des trucs comme ça ... Et qui me font réfléchir.

Elle m'a aussi encouragée à écrire sur mon blog ou n'importe quel autre support. Même écrire de la merde, écrire des brouillons, écrire juste. Pour moi, pour les gens, pour me faire du bien et me soulager, qu'au moins ça puisse sortir de moi et que je sois libérée de cette douleur. J'aimerais que ça marche et qu'en effet j'aille mieux, et que je me sente moins mal ...

Et si je pouvais l'oublier aussi ...

jeudi 22 mars 2012

5.


Je fais partie de cette catégorie de gens qu'on appelle les amoureux. Je suis amoureuse de ma chambre, de mes amis, de mon taff, d'un mec. Dans tout cela, une chose aurait été bien, que le mec n'y soit pas ... Dans ma longue quête de la lose sociale, j'ai décidé d'arrêter les conneries, de plaquer les différents mecs avec qui je fricotais pour me concentrer sur moi, mon bonheur. J'ai cru qu'il passerait par un mec que j'ai rencontré il y a quelques temps et sur lequel j'avais eu un crush. Etant timide dans ces cas là, oui oui, j'ai mis du temps avant de me déclarer. Normal me direz-vous. Est ce que vous connaissez ce parfait sentiment quand on se dit "Tiens, j'aurais mieux fait de me casser le bras à ce moment là ..." ? Je le vis depuis ... Se revoir s'est fait sur plusieurs étapes, mais bon, j'ai fini dans son lit. Dans son super grand appart dans le 6èm. Oui, tant qu'à faire, autant ne pas aller chercher un connard du 93. Assez donné.

Bref. Je savais ce que je faisais en y allant. Celui là, je savais qu'il avait une meuf, je savais que c'est une relation libre, je savais qu'on avait clairement dit "sans sentiments". J'avais besoin, encore une fois, de me dire que je pouvais plaire. Je savais pas qu'on allait passer 2h à parler de tout et rien, de nous, de la vie, et que mon coeur allait faire des ratés plusieurs fois. Je savais pas que j'allais aimer le goût de ses baisers au point d'en rêver encore une semaine plus tard. Je ne savais pas que quand il me poserait en voiture au métro j'allais m’engouffrer dans la bouche du métro les larmes coulant sur mes joues ... Et je ne savais pas que je ne penserais qu'à lui les jours suivant ... Depuis Lui, personne ne m'avait touchée comme ça (au coeur j'entends) et personne ne m'avait court circuitée au point de me dire que j'ai enfin envie de me poser, de rencontrer quelqu'un et construire quelque chose. Enfin, pas quelqu'un, lui. Sauf qu'il y a sa copine, il y a sa vie compliquée ...  Quand il m'a posée au métro, il m'a fait la bise, pareil ce soir quand il est venu me livrer mes bières (oui, il est gérant d'une marque de bières) on s'est fait la bise et quand il est parti, on s'est embrassés. C'était doux et bon ...

Je sais pas si je vais le revoir. Ni si je dois le revoir. Je vis dans un flou horrible dans lequel je remets tout en question. Est ce que je prends vraiment les bonnes décisions, et est ce que malgré ma thérapie et mes nombreuses heures chez la psy j'ai réellement fini de vouloir m'auto-détruire ? De toute évidence pas encore ... Et pourtant, j'ai cette vraie volonté d'aller de l'avant, de ne plus avoir ces coups de déprime si ravageurs ... Le printemps est revenu, bientôt j'aurais mes derniers tatouages et je crois que je pourrais dire que la vie sera belle. Elle l'est, je le sais. Il faut juste que j'apprenne à vivre avec moi maintenant que j'ai appris à vivre avec les autres ... Il faut que j'apprenne à accepter l'échec sans pour autant tout remettre en question.

J'ai vu ce film. Bellflower. Je sais que si j'allais bien j'aurais pas autant aimé. Mais là, il m'a touchée au delà du possible. Ca me fait toujours peur ce pouvoir que peuvent avoir les films sur moi. Je ne les compte plus ces films "remonteurs de moral" comme Amélie Poulain qui arrivent à me guérir là où l'humain a échoué. Mais ce film, ce personnage m'a tellement, tellement retourné la tête. La musique, l'image, l'histoire ... Comment quelqu'un peut jouer avec une autre personne sans tenir compte de ses sentiments ....? L'histoire de notre vie à tous j'imagine. La mienne en tous cas. Et pourtant, je n'ai pas la force de me battre contre des moulins à vent.

Ce soir, pour la première fois depuis des mois, j'ai pensé à Lui. A ce qu'il m'a aussi apporté, et à ses bras autour de moi. Je n'ai jamais retrouvé ce sentiment de sécurité. Pour la première fois depuis 6 mois j'ai mal, j'ai le mal de nous. Mais demain, au grand jour, il faudra ressortir la panoplie du parfait petit soldat bouffon que rien n'atteint. Demain, finis les états d'âme, demain je redeviens celle que je suis depuis des mois, celle que rien n'atteint et qui voit sa psy quand ça ne va pas. Celle qui arrive à combattre la maladie, et qui trouvera surement un autre à aimer ... Il faut que je m'en persuade, sinon je sombrerais. Et je n'ai pas fait tout ça pour recommencer à zéro ... Mais là ce soir, j'ai mal ...