mercredi 25 janvier 2012

2.





C'est drôle. On se pense vaccinée de tout, et on replonge dans nos travers aussi facilement qu'avant, et on s'en rend compte quand il est déjà trop tard. Des mois passés à s'amuser il ne reste rien qu'un amer goût d’échec, de se dire qu'on a juste été lâche, à fuir comme ça, sans oser regarder la vérité en face. Et puis un matin on se lève, on se rend compte que la boulimie a recommencé, qu'on refait les mêmes rêves, qu'écouter certains groupes, certaines chansons ça devient douloureux. Ce point à la poitrine qui était parti revient, de manière si sournoise qu'on doute, on se pose la question ... Et puis on se regarde un matin dans le miroir, et on s'effondre.

J'ai toujours eu une façon bien à moi d'affronter ces situations. Je me renferme, je suis grognon, je pleure beaucoup, et puis un jour il y a un déclic. Cette fois il est venu en plusieurs fois .. Il est arrivé quand j'étais devant mon miroir, en train de me passer de la crème sur mon tatouage et j'ai ouvert les yeux ... Les kilos perdus étaient revenus ... J'ai pleuré. Et début février je cours m'inscrire à la salle de sport. Je recommence à manger tout et n'importe quoi en quantités gargantuesques, je me fais vomir parfois. Ça ne peut pas durer. D'autant que mon ancienne vie ne me manque pas du tout, je veux juste avancer, mais parfois c'est tellement, tellement dur ... L'autre déclic est arrivé tout à l'heure devant la télé. Ils passaient Persepolis. Le premier film qu'on avait vu ensemble. Et là, j'ai pleuré tout le temps. Et puis je me suis levée et j'ai refusé de continuer comme ça. J'en ai eu marre de jouer à la Cosette, de jouer à celle qui ne retrouvera pas, qui restera un loser tout le reste de ma vie. Ca arrivera, ou pas, je m'en fiche, mais je veux juste arrêter de me torturer comme ça pour une personne qui a joué avec moi durant tellement de temps ...

Je vois mes collègues avec leurs copains et ça me fait vachement peur. Il n'y en a qu'une qui semble avoir une vie en dehors de son copain. Je comprends qu'on soit attachée à une personne au point qu'il est dur d'en être séparée, mais s'appeler plusieurs fois par jour, parler sur le net ensemble, y faire référence tout le temps .. Est ce que j'ai été comme ça un jour ? Tout ce que j'espère, c'est que je ne le deviendrais pas ... J'ai une peur bleue de reperdre cette liberté si chèrement acquise, j'ai peur de retomber dans mes travers si jamais je trouvais quelqu'un, peur de me recouper du monde. Et tout en sachant cela, je sais que je pars avec un avantage, car je sais quelles erreurs j'ai pu commettre ...

Dans un sujet plus joyeux néanmoins, je fais maintenant partie d'une espèce de troupe de gens complètement déjantés qui organisent un jeudi sur deux des soirées films de merde dans un bar de Paris (La Canatada à Ménilmontant pour ceux qui sont sur place) et je fais partie du crew qui font l'animation de la soirée qui est en fonction du film. On aura pu me voir déguisée en Fée Connasse, en Evil Frog, en Pamela du pauvre ... Dans ces cas là, je dis au revoir à ma dignité, mais je m'oublie aussi. Je ne suis plus moi, je suis à fond dans ce que je fais, je profite à fond, j'ai l'air con, mais on rigole, on me demande mon avis, je suis invitée à chaque fois, je suis là, j'existe. J'me suis fait des potes comme ça, pas des amis parce qu'on reste toujours dans le domaine du drôle, de la déconnade et je ne sais pas auquel je pourrais me confier, mais dans ces moments là, je n'ai plus d'autre problème de savoir quelle perruque mettre. Un jour peut être je mettrais quelques photos. Mais je me forge des souvenirs, je me forge moi.

Est ce que j'aurais fait cela il y a encore 6 mois ? Non. Clairement non. Maintenant je me demande comment j'ai pu rater tellement de choses. Le temps est aux regrets en ce moment. A ceux qui font mal, à ceux que j'ai laissés en route et qui reviennent, qui remontent à la surface et qui grapillent du terrain. J'ai la volonté d'aller mieux, d'aller bien, et pourtant je suis morte de peur à l'idée de vivre à nouveau. Je n'ai plus rien qui me rappelle nous. Juste ma tête et mes souvenirs, qui s'estompent petit à petit. L'année dernière à cette époque ça n'allait déjà pas, on s'engueulait tout le temps, déjà je songeait à partir.

Quelle est la pire chose dans une relation qui se termine ? De réellement souffrir à en mourir parce qu'on aime encore la personne, ou de s'en vouloir de ne pas l'avoir quitté la première ?


dimanche 1 janvier 2012

1.



Encore un nouveau blog. 
Probablement le dernier, parce que si je ne m'y tiens, pas je ne m'y tiendrais jamais ... Tellement, tellement de choses ont changé dans ma vie que j'en ai presque peur de voir la vitesse à laquelle les choses peuvent changer, devenir autres et en définitive n'apporter que du positif. 
Je ne reviendrai pas sur ce qui s'est passé, je ne peux ni ne veux ressasser des choses encore trop dures, mais le plus dur, ce n'est pas la solitude, quand on est bien entourée comme je le suis, elle devient une bonne compagnie, car quand je ne fais rien, j'apprécie le calme de mon appart et les soirées avec moi même ou je peux regarder ce que je veux, films de filles, en survêt sans me soucier de mon apparence ou de ce que je regarde ... Je suis bien seule, j'avais besoin de l'être après des années à ne pas être heureuse ... Soyons honnête, se retrouver seule et seulement regretter de ne pas avoir eu le courage de le quitter pour ne pas rester seule, ce n'était pas le signe que j'étais heureuse ... Alors que maintenant, je sors, je fais des rencontres, je revois des amis pas vus depuis des années, m'en fais de nouveaux ... Il y a eu un moment ou je sortais uniquement pour ne pas rester seule, maintenant c'est parce que j'aime ça, je n'ai plus peur d'affronter un appart vide quand je rentre ... 
Peut être parce que je suis en coloc maintenant, et que même si ma coloc n'est pas tout le temps là, il y a comme une présence quand même ... Je redécouvre la vie, ou plutôt, ma vie. Je vis pour moi, pas pour une tierce personne ... J'utilise mon argent pour moi, pour des trucs que j'aime, même si souvent je fais des dépenses à la con, ça reste pour moi, pour mon plaisir ! Je ne me justifie plus de rien ... 
Je ne sais pas comment décrire cette sensation ... J'y pense parfois, à cette époque, et il y a un manque ... Mais de quoi ? Pourquoi ? Les habitudes, la tendresse, la chaleur humaine .. Pas la personne ... Juste une présence ... J'trouve ça triste quand même. C'est peut être ça qui me fait verser des larmes parfois le soir ... Me rendre compte que ça a été du gâchis, que je ne regrette qu'une chose, c'est d'avoir été avec ... Je voudrais, honnêtement, dire qu'il y a des choses qui me manquent .. Mais même pas. J'aimerais savoir aussi pourquoi j'avais tellement peur de la solitude maintenant que je m'y suis faite et que je la vis mieux qu'à l'époque où j'ai emménagé à Paris ... Les questions que je me posent n'ont certainement pas de réponses, c'est pourquoi je n'y pense pas beaucoup. Je vis, ma vie.
Je vis dans un appart de 65m² avec un loyer tout à fait abordable, dans St Denis. Alors une fois les aprioris envolés, oui ça reste pas top, mais je suis à un métro, sur ma ligne directe pour aller au boulot, et pour le moment, je suis rentrée à 2h ou 6h du matin complètement bourrée sans qu'il ne m'arrive quoique ce soit .. Je touche du bois pour que ça dure ! Ma coloc est cool même si parfois on a un peu de mal, elle comme moi, mais ça se passe, on ne se voit pas souvent entre nos boulots et nos sorties, mais on essaie quand même de se voir assez régulièrement parce qu'on s'entend bien malgré tout. 
Je suis maintenant chargée de clientèle dans une agence qui engage des nounous pour les envoyer dans des familles qui en ont besoin. Je fais court, mais en gros j'ai un portefeuille clients que je gère et que je suis .. C'est très sympa comme boulot, bien plus stimulant que quand j'étais chez UGC, et ça se passe dans une bonne ambiance. Bon, bien entendu tout n'est pas rose, notamment le fait qu'une de mes collègues est un peu devenue la tête de turc de l'agence, parce qu'elle se plaint énormément et qu'elle ne vit que pour son mec, du coup on en entend parler à toutes les sauces et à chaque conversation qu'on a ... C'est assez dur à supporter, mais on a formé une alliance et ça aide à tenir ! Je m'entends très très bien avec deux de mes collègues avec lesquelles on essaie de se faire des trucs en soirée ... L'aurais je seulement fait il y a quelques mois ?
Tant, tant de changement, tant de pleurs, de joie ... Et maintenant nous voilà en 2012 ... Je vous souhaite une très bonne année, et j'espère que durant les 51 semaines avant l'apocalypse, vous allez être heureux(ses) et en profiter à fond !